venerdì 30 ottobre 2015

Mission accomplie!

Grenoble, le 29 Octobre 2015

Voilà, je vous avais laissés, lors de mon dernier article, à quelques pas de la fin du GR11.

La mer était maintenant près de moi.

Je quitte Llançà et avance en direction de La Selva de Mar.

Un jeune homme qui parcourait mon chemin dans l'autre sens m'a conseillé de passer la nuit dans un refuge près du Cap de Creus, dans la Réserve Naturelle à l'intérieur de laquelle se situe le cap.
J'aurais peut-être pu rejoindre le refuge. Mais ce ne fut pas le cas.
En approchant du cap, je choisis le chemin qui monte, une dernière fois, et qui passe en face du monastère de Sant Père de Roda, très joli et intensément visité.
Pas trop pour le monastère, mais pour profiter une dernière fois du paysage depuis une position surélevée.
Je voyais déjà le monastère au loin quand j'ai croisé un jeune français qui venait de commencer le GR11 dans l'autre sens. La conversation est bien agréable, et on ne voit pas le temps passer..au total, on discutera pendant environ deux heures, à l'abri du fort vent, derrière un rocher.
Seule la lumière du jour qui commençait à changer nous donne un indice du temps qui s'écoulait vite.
On se salue et je fonce vers le bas, en direction de Port de la Selva, où j’espère trouver un supermarché d'ouvert pour pouvoir acheter le nécessaire pour mon dernier dîner de ce voyage.
Heureusement j'arrive à temps, achète de quoi me préparer un repas digne d'un roi, surtout dans ces conditions, et achète aussi une bouteille de vin rouge que je mettrai dans une bouteille en plastique et des cookies sans gluten pour fêter mon arrivée le jour suivant.
Je quitte la ville alors qu'il fait déjà noir.
La frontale m'indique le chemion à suivre pour remonter la pente et entrer enfin dans la Réserve Naturelle.
Je ne sais toujours pas où je passerai la nuit.
J'essaye de rejoindre un endroit pas trop clair sur une carte pas trop claire, dans le noir.
Après environ une heure que je marchais dans le noir, je vois des terrassements sur ma droite.. Des sapins y sont plantés à distances régulières.
C'est l'endroit idéal pour camper!
En plus, c'est derrière un mur de pierre qui côtoie le chemin battu qui parcourt la Réserve. Je peux donc me permettre de me reposer sans me préoccuper d'être en train de "violer la loi" en installant précairement mon campement dans une Réserve Naturelle.
Mon dîner, des pâtes sans gluten aux 4 fromages, avec le petit rouge, me calent et me laissent une agréable sensation dans le corps.
Je suis ressaisi!
Le vent agite les pins, qui dansent sensuellement, juste pour moi.
Les étoiles me rappellent le privilège que j'ai vécu en établissement tous les jours mon campement à l'extérieur.
En absence d'un toit, le plafond d'étoiles est le meilleur point sur lequel se concentrer avant de laisser que la fatigue s'empare de nous.

Le matin suivant, enfin, je m'apprête à rejoindre le Cap de Creus!!


Je marche lentement, il fait chaud.

Plus ou moins 3 heures de marche sont nécéssaires afin de rejoindre le premier panneau indiquant......... le phare du Cap de Creus!


Je suis épuisé, mais les sensations et les émotions tourbillonnent en moi.
Je vais bientôt conclure 4 mois de marche sans arrêt, et surtout le projet de faire la traversée des Pyrénées Espagnoles, d'Ouest en Est, et qui m'a occupé pendant les neuf dernières semaines.

J'ai envie de pouvoir enfin sentir le soulagement que donne le fait de rejoindre un objectif pour lequel on a tant travaillé.
Envie de voir ce que va de donner la vision de la dernière balise du GR11.
D'éprouver cette fierté que seulement l'on peut éprouver lorsque l'on poursuit ses rêves.
Mais je n'avais pas envie que cette aventure se termine.

Et, malgré le fait de n'avoir aucune idée sur ce qui en sera de moi dans les prochains temps, je suis en train d'envisager de faire une pause.

Malgré ces sentiments contrastants, je continue d'avancer..mon sang bouillonne dans les veines, l'attente se fait toujours plus difficile.

C'est là que, pour la première fois, je décide de continuer mon voyage à pied en traversant intégralement la Cordillère des Andes de Nord en Sud.

Le phare apparaît dans le fond..
Je suis tendu.

Il y a plein de monde, on peut rejoindre le phare en voiture.
La petite route qui y mène est très traffiquée.
Plein de monde, de partout, mais je suis dans MON monde.
Là, je suis seul.
Je suis en train d'arriver en face d'un endroit que j'ai longtemps imaginé.
On n'est pas dans le même endroit, ces gents là et moi.
Ils sont en train de faire un tour voir une attraction locale, je suis mon chemin jusqu'à sa seule conclusion possible.
Après tant de temps passé à franchir des montagnes, le chemin se termine dans la Mer Méditerranée.

Au fur et à mesure que j' approche je me demande comment je réagirai..
Malgré tout, je pensais pire..

Et là, derrière un rocher, la voilà.

La dernière marque qui indique la voie le long de la traversée des Pyrénées..

Elle est ronde, pas simplement composée de deux traits parallèles comme toutes les autres. 
C'est bien la dernière!!

À peine je me rends compte d'avoir enfin rejoint la fin de cette longue traversée, la tension qui était en moi, surtout après les derniers éventements, explose et je me retrouve en sanglots.

"J'ai réussi!!"


J'explose de joie. Je prends des photos, une vidéo pour ma famille, pour leur montrer de quoi je suis capable.
J'ai réussi.

Je dois, maintenant, symboliquement conclure ce trajet en rentrant dans la Mer.
J'étais en fait rentré dans l'Océan avant de commencer la traversée.

Je me déshabille, je n'y crois toujours pas.

Tiens, voici un endroit entre les rochers où il n'y a personne, bizarre.
C'est donc ici que je symboliserai la fin.

Je rentre, tout doucement dans l'eau.
Sous mes pieds, je sens que ça pique bien fort, mais "Pas de soucis, ça doit être dû aux aspérités des rochers sous mes pieds nus", pense le montagnard habitué à d'autres milieux.


C'est lorsque je quitte le Cap de Creus, en direction du camping de Cadaquès, que je me rends compte d'avoir mal sous mon pied gauche. J'attribue cette douleur à la marche prolongée, à une fatigue musculaire.
Je fais du stop et après environ une demi-heure un couple de jeunes espagnols me conduisent au village.
Je m'installe au camping.
J'ai toujours plus de mal à marcher comme il faut.
Un peu de repos arrangera tout.

Je fais des courses, et en rentrant au camping j'entends une voie qui crie mon nom..
HAKKE!
La petite néerlandaise était là, avec deux autres, pas loin de mon emplacement!
Quel plaisir de la revoir!
On se raconte ce qui nous est arrivé dans les deux dernières semaines.. Elle aura abandonné à très peu de la fin, car elle était plus que épuisée, et avait passé quelques jours en profitant de la mer.
À dix-neuf ans, elle a pratiquement parcouru tout le GR11. Seule.

Je lui raconte de mes mésaventures.

On prend l'apéro tous ensemble, avec ses deux potes californiens.

On discute, en cercle.

Il fait sombre,mais je ne veux pas me servir de ma frontale, pour ne pas déranger ceux qui sont en face de moi.
Je prépare donc mon dîner dans le noir.
Une fois prête, ma soupe doit encore être arrangée en goût..un peu de sel, de poivre..un peu de fromage..de l'huile d'olive vierge extra..C'est prêt!
"Allez, je me sers!"..et TAC, je cogne contre le manche de ma casserole, qui se renverse sur moi.

J'avais des chaussons percés qui permettent au liquide visqueux de pénétrer et de remplir ma chaussette.
Juste le temps de tout enlever et les dégâts sont déjà évident: en plus d'avoir perdu mon dîner, j'ai une forte brûlure au pied gauche.
Sur conseil de la fille californienne, j' applique de l'huile essentielle de lavande sur mes brûlures.
Mais, malgré çà, j'aurai de grosses cloques là où s'était concentrée l'action de la soupe assassine!

Je passe la nuit en essayant de rester tranquille.

Au matin suivant je rencontre encore une fois le couple d'allemands, au lavoir du camping! Ils ont terminé le jour précédent, comme moi. Ils auront parcouru le dernier morceau en stop, se contentant d'avoir rejoint la mer à Llançà.
Julien est infirmier! Voilà une bonne nouvelle!
Il regarde mon pied, qui me fait toujours plus mal.
Sa valise de premiers secours (géante!!) m'est utile, pour appliquer des crèmes sur mes brûlures et pour essayer de soigner mon pied.
Il est maintenant évident que j'ai des épines dans le pied, ce n'est pas un problème musculaire.
Des épines d'oursin.
Et des brûlures.
C'est bien, d'être arrivé!

Au moins je ne dois pas continuer à marcher.. je vais donc à deux heures de là, à Barcelona, où je passerai quelques jours avec mes potes, en essayant de me soigner le mieux possible et de comprendre ce qui va m'arriver prochainement..

mercoledì 21 ottobre 2015

La mer au lointain

Grenoble,le 21 Octobre 2015

Voilà, avant tout je m'excuse auprès de ceux qui prenaient du plaisir à lire les aventures que je mettais régulièrement à jour sur mon blog, pour ne pas l'avoir fait pendant une si longue période..

Hé oui, presque deux mois sans donner de nouvelles. Serait-ce par manque de choses à raconter?? Bien loin de ça!!!!

L’enchaînement de plusieurs facteurs qui se sont révélés cruciales pour la suite de mon projet de voyage ne m'a laissé que très peu de temps pour fixer sur support informatique ce qui se passait dans ma vie..et, parfois, les énergies nécessaires à la compilation de ces feuilles blanches numériques étaient convoitées pour dépasser des obstacles difficiles à franchir.

Mais allons dans le bon ordre..

Mon dernier article, qui remonte à il y a presque deux mois, se terminait avec mon arrivée à Puigcerdà.
Je suis donc arrivé dans un camping assez friqué et qui, malgré le fait de faire une réduction pour ceux qui sont en train de parcourir le GR11, reste quand même cher. Je n'y passerai donc que une nuit, pendant laquelle je profiterai des merveilles de la civilisation et rechargerai tout ce qui peut être rechargé.
Le jour suivant je me rends à Puigcerdà où, avec un peu de mal, je peux écrire le dernier article de ce blog daté fin août, ensuite, vers 5h de l'après-midi, je reprends la route.
Une première partie du GR11 corréspond à des routes goudronnées, mais après quelques km je retrouve la Nature et les chemins qui la sillonnent.
Ce sera la première rencontre avec un couple d'allemands, Julian et Petra, qui viennent de commencer un bout de GR11, de Puigcerdà à la Méditerranée. Il est bien évident qu'ils en sont à leur premier jour de marche, ils galèrent et la petite montée que on doit faire leur parait plus difficile de ce qu'elle est en réalité.. 
Je leur conseille vivement de marcher avec des bâtons, ils écouteront surement mon conseil lors de leur prochain voyage.
Je prends un peu d'avance suite à mon pas plus habitué et rentre dans une très jolie forêt. Cependant, la tombée de la nuit me pousse à rechercher un endroit où camper et je suis agréablement surpris par la multitude de possibilités de campement.
J'ai à peine un peu de lumière lorsque je monte ma tente, je devrai me servir de l'aide de ma lampe frontale. La cuisine est rapide, tout autant que la consommation de ce que j'avais si vite préparé, ensuite c'est au lit!
Je me réveille avec le bruit de cloches..que se passe-t-il?
Un troupeau de chevaux sans guide humaine traverse la forêt.
Ils passent tout près de moi..
Pendant qu'ils approchaient, j'ai démonté la tente et je l'ai allongée sur l'herbe, là où le soleil commençait à se poser. 
Elle sèche petit à petit.. mais les chevaux s'y approchent trop, si ils devaient y marcher dessus ce serait la fin pour cet outil qui m'est si utile.. 
Je ne peux pas le permettre, je les éloigne de là.
La présence sur mon campement de plusieurs sac plastique blancs, dans lesquels je garde plusieures de mes affaires dans mon sac, attire l'attention des chevaux..
Il est en fait connu aux marcheurs que vaches et chevaux sont attirés par ces sacs car les éleveurs s'en servent pour emmener du sel au bétail..à chaque fois, ces animaux associent ces sacs au fait qu'ils vont recevoir du sel.
Deux d'entre eux ne semblent pas assez effrayés par ma présence et s'approchent tout près de moi. On se regarde droit dans les yeux, très longtemps. Le très haut nombre de chevaux et leur masse imposante me préoccupent un tout petit peu, et je me retrouve donc à les éloigner vite..calmement mais fermement.
Je reprends ma marche.
Le chemin monte, traverse la forêt et ensuite sort de celle-ci pour évoluer sur des pâturages à 2.000 m de hauteur.
Je franchis le premier col, puis, au deuxième(Col de la Creu de Meians), je décide de suivre un conseil que m'avait donné un jeune dans le camping de Puigcerdà et d'abandonner le GR11, qui prévoirait de redescendre vers Planoles et ensuite d'aller sur Nùria.


En revanche, tout autour de Nùria il y a une crête, qui peut être parcourue en entier, et qui culmine par l'ascension du Puigmal (2910m).Je choisis cette option.


La vue est très jolie, dégagée et la marche est agréable, avec un joli soleil mitigé par un gentil vent..
À part quelques randonneurs qui retournaient au parking de leur ascension du Puigmal, la seule compagnie que j'ai tout le long de la crête est composée de ovidés et oiseaux.



Seulement lors de mon arrivé juste en dessous du Puigmal j'y retrouve un petit nombre de excursionnistes qui redescendent de la montagne la plus haute des alentours. Un homme, la cinquantaine, est curieux..
-"Pourquoi montes-tu en haut avec un si grand sac??"
Ma réponse le fascine et il me fera plein de bons vœux pour la continuation de mon voyage.

Me voilà enfin en haut du Puigmal!!



Après une petite pause pour me ressourcer, je me prépare pour redescendre sur Nùria.
Il est 7h du soir.
C'est là que j'ai une idée: et si je profitais du fait d'avoir sur moi mon sac et toutes mes affaires (d'habitude les ascensions des sommets les plus hauts je les fais avec mon petit sac d'appoint, en laissant le gros en bas, mais cette fois le fait de le faire en traversée m' "obligeait" à le garder avec moi..) pour faire un bivouac en altitude??
C'est vite décidé!
J'ai seulement un petit problème à résoudre. Je n'ai sur moi que un litre d'eau car je n'avais pas prévu de bivouaquer, et le jour suivant j'aimerais continuer le long de la crête et faire le tour, sans devoir redescendre sur Nùria.
J'ai besoin d'informations, et je profite de la présence de deux hommes sur la cinquantaine au sommet du Puigmal. Je leur demande si la crête peut être parcourue, seul et sans matériel. Ils me répondent que oui, c'est le parcours connu come la Olla de Nùria.
Une de faite.
On discute bien, surtout avec l'un d'entre eux,  Joan. Cet homme me raconte toutes le aventures que il a vécues, écoute les miennes et l'explication de ma mentalité et se rend compte de trouver en moi un interlocuteur avec lequel pouvoir partager plein de choses.
Il aura du mal à abandonner notre conversation mais la nuit qui commençait à tomber leur rappelle que il n'y avait plus de temps à perdre. Dans un mail successif il m'avouera être agréablement surpris d'avoir fait ma connaissance et que parfois on peut partager beaucoup plus avec des personnes que l'on croise pendant un seul instant plutôt que avec ceux avec lesquels on a partagé toute une vie.
Je suis d'accord avec lui.
Ils me laisseront une petite bouteille d'eau pratiquement pleine, ce qui pour moi était très précieux et me permettait de me tranquilliser un peu. Je les remercie énormément..rien, en ces conditions, m'aurait fait plus plaisir de recevoir.
Je salue les derniers qui abandonneront le sommet du Puigmal et organise mon bivouac.


J'installe mon matelas et mon sac derrière un petit mur en pierres, que je dois juste arranger un peu mais qui est déjà presque parfait..


Ensuite je m'installe sur un petit banc construit avec la superposition de pierres, pour y voir le coucher de soleil tout en préparant mon dîner (du riz avec un énorme cèpe que j'ai trouvé dans la montée).
Ai-je besoin de spécifier la beauté d'un coucher de soleil à 2900m?
Ces images resteront gravées en moi toute la vie..


Ensuite vient le moment de dormir, voilà autre chose! J'ai pleinement confiance en mon sac de couchage, mais j'essaye quand même de empêcher l'humidité de rejoindre le sac: j'installe autour de moi une couverture de survie.
Pendant la nuit, les forts vent m'arracheront littéralement la couverture de survie à moitié, et je me lèverai le matin suivant avec juste une moitié de couverture. Mon sac est trempé, mais juste à l'extérieur..à l'intérieur je suis bien au sec!! J'ouvre les yeux et je vois le lever de solei,juste en face de moi..
Je reste bouche bée..


Voilà le moment de refaire mon sac et de repartir.
Le vent, qui était si fort pendant la nuit, ne s’arrête pas face à la naissance du jour.
Je dois donc entreprendre le chemin des crêtes avec un vent très fort, surtout sur les crêtes et en haut des sommets.
Cela ne m’empêche pas de les parcourir et d'éprouver un grand plaisir dans cette activité.





Plusieurs sommets se succèdent: Pic del Segre..






Pic de Finistrelles..



Pic de Noufonts..





Enfin, voilà le Col de Noucreus, où le GR11 rejoint le chemin des crêtes, après être passé par le sanctuaire de Nùria.
J'y retrouve un peu de monde, mais personne ne sait me renseigner sur la présence d'eau le long de mon parcours..et j'en ai presque plus..
Je décide de ne pas risquer et de redescendre 150m plus bas, où je puiserai mes ressources d'eau dans une petite source qui se transforme en un petit ruisseau de montagne.



Je parcours une petite partie de GR11, mais je l'abandonne vite.. J'en ai pas eu assez!! Je décide de continuer le long de la crête et de faire l'ascension d'autres montagnes..


Voilà donc le tour du Pic de l'Infern..



Du Pic Freser..


..et du Bastiments.. Je n'en peux plus!
Je suis k.o., toutes ces ascensions avec mon gros sac et le fort vent qui n'a jamais laissé de répit pendant toute la journée m'ont épuisé..
Je profite des vues incroyables et me traîne en bas, au Refugio de Ulldeter.



le Gra de Fajol
Ce refuge est beaucoup plus cher des précédents, oblige à la consommation du petit déjeuner (je me prépare tout le temps à manger et j'ai ce qui sert sur moi) et offre un service de douches payantes très chères.
Malgré ça, je n'ai pas le choix..je suis crevé!
Je m’apprête donc à passer la nuit la plus chère de tout mon voyage.
Je discute très agréablement avec un jeune français qui est en train de faire un bout du GR11, dîne et me couche, sur un vrai matelas!!
Le jour suivant, je suis les conseils d'un couple allemand qui parcourt le GR11 en sens inverse et je reprends une autre fois le chemin des crêtes, au lieu de redescendre sur Setcases.
Les paysages sont incroyable et je ne regrette pas mon choix!

le Refugio Ulldeter


à gauche Gra de Fajol, à droite Bastiments

Après quelques heures passées en haut des plateaux, je redescends sur Mollò, une petite ville frontalière avec la France.



Ici je peux enfin refaire des provisions dans un petit magasin local et je prends un Vermut dans un bar, histoire de me servir d'internet.
J'ai acheté un pichet qui me permet de transporter un peu de vin rouge, "el quitapenas"..
Je reprends la route en fin d'après-midi, et une fois que je trouve un petit coin qui a l'air d'aller j'en fais mon campement.


J'ai très malheureusement terminé la partie de haute montagne du GR11, dorénavant je continuerai de descendre toujours plus bas, les villes que je traverserai seront toujours plus basses.

Je redescends, après deux mois, en dessous de 1000m d'altitude.


Je suis maintenant en Alta Garrotxa, en Catalunya, dans une zone connue pour être très sauvage et hostile, suite à un manque de sources d'eau et de villages.
Le peu de villages que je croise sont abandonnés et, on me dira plus loin, rachetés par de riches propriétaires et transformés en réserves de chasse privées.
Un seul petit village résiste: Talaixà! (Astérix??)

 

Ici, un vieil homme nommé Rodri, est le seul à ne pas accepter de vendre sa maison à un riche propriétaire qui lui proposait une forte somme d'argent.
Il préfère la vendre au prix symbolique de 1 euro au Club excursionniste de Olot, une ville voisine.
Le seul accord pris entre les deux est que le Club excursionniste devra s'occuper de nourrir le vieil homme jusqu'à son dernier jour.

Pendant dix ans les fédérés de ce club s'alterneront pour lui monter la nourriture dont il avait besoin, ensuite, quand le moment est venu pour ce généreux campagnard, ils on commencé la restructuration de ce bien et en ont fait un refuge.
Une partie de celui-ci est fermée et disponible en échange du payement d'un prix bon marché pour des groupes privés.
Une partie de celui-ci est libre et dotée de quelques meubles qui pourront rendre meilleure la nuit de ceux qui y passeront.
Je m'installe, me repose et commence à préparer ma nuit.
Je commet une erreur que je regretterai bientôt..j'ai soif, très soif.
En dessous du refuge il y a un robinet.
Sur le guide du GR11 qui m'a été offert par le jeune anglais le deuxième jour de ma traversée il y a écrit que l'eau de ce refuge est traitée avec de la javel.
J'en consomme donc une forte quantité.
La nuit, un emblématique marcheur catalan partage le refuge avec moi.
Il met au point une nouvelle route qu'il veut appeler Haute Route Catalane, qui parcourt les points les plus hauts de Catalunya et n'emprunte que très rarement des pistes forestières et des routes, contrairement à ce que fait le GR11 en cette région. Il la parcourt pour la quatrième fois, avec le but de enregistrer les distances et les temps partiels entre les étapes.

Cette nuit, la Lune est pleine.

Je veux lui rendre un hommage en jouant du didjeridoo dans le jardin du refuge.
L'homme se joint à moi et notre mélodie de PVC (le didjeridoo en PVC que je transportait était accompagné par une flûte qu'il avait lui aussi entaillé dans un petit tube en PVC!!).
Le résultat est vraiment intéressant!

Je décide qu'il serait dommage de dormir à l'intérieur, donc j'installe mon matelas et mon sac de couchage dans le jardin, sous le regard bienveillant d'une grande Lune blanche.
Cette nuit, j’avouerai avoir des manques et je lui demanderai de me rendre un service, car j'en sentais fort le besoin.. Quelques temps plus tard mes vœux sincères manifestés lors de cette nuit de pleine Lune prendront forme..


Au réveil, je discute un peu avec un couple de fédérés du Centre Excursionniste de Olot, qui étaient montés s'occuper du refuge.
Ils me diront que l'eau qui sort du robinet vient d'une source qui n'a aucun débit quand il ne pleut pas. Elle stagne, donc, ce qui la rend non-potable..voilà une bonne nouvelle..

Un catalan sur la quarantaine apparaît..il discute un peu avec nous et ensuite on reprendra la route ensemble..
On passera vite Sant Aniol d'Aguja, un lieu très fréquenté par la population locale, qui vient se rafraîchir dans les nombreux cours d'eau.
Repéré un endroit où pouvoir nous baigner sans qu'il n'y ait de monde, on se met à poil et on se prépare à rentrer dans la rivière..mais là....QU'EST-CE QU'IL SE PASSE?? j'ai plein de tâches sur les cuisses,les fesses,le bas du ventre..un caleçon de petites tâches rouges..
C'est pas possible!!
Cela faisaient deux jours que je vivais complètement habillé, ça pouvait être du à n'importe quoi, n'importe quand.
Je continue cependant ma route et rejoins le camping plus proche pour y passer la nuit.
Albanyà.
Un village perdu dans les montagnes catalanes qui se trouve avoir un des plus grands campings de Catalunya.
J'arrive le soir, je pète la forme.
Je saute dans tous les sens, content de voir les fruits de plein d'entraînement.
J'avais la forme comme jamais.
Mais j'ai bien dit "j'avais".
Cette nuit, commence le pire..

refugio de Talaixà
Je commence à stresser pour ces tâches, et en plus je commence à perdre mes énergies.
Je vais souvent aux toilettes, les aller-retour sont toujours plus difficiles à parcourir, jusqu'à quand je finis par m'allonger pas dans ma tente, sans forces.
Je me sens seul.
Je n'ai pas de forces pour me faire à manger mais je sais que j'en aurais besoin.
Je me sens seul.
Il pleut, tout le temps..
Un jour, puis deux..
Seul réconfort, ma famille et quelques potes qui me font sentir un peu moins seul.
Enfin, sous conseil de mon père médecin, je me décide à prendre un antibiotique contre celle qui a l'air d'être une infection urinaire ou une intoxication alimentaire, suite à l’ingestion de eau contaminée, plus un petit accident que j'ai eu quelques jours auparavant..car j'ai cueilli celui que je pensais être une Rosée des Prés (champignons de Paris du supermarché,mais en sauvage!) et était en vrai un Agaricus Xanthoderma très mur et qui avait donc perdu la forte odeur de encre que les jeunes exemplaires relâchent et qui permet de les reconnaître.

C'est une espèce toxique, bien que sa toxicité soit moindre, voir nulle en quelque individus qui l'ont consommée.
Ce n'est probablement pas ça qui m'a intoxiqué, mais sûrement ça n'a pas aidé..

Le matin suivant,je me sens enfin un peu mieux.
J'arrive à aller aux toilettes sans trop en baver.
Mais là, autre déception: ma batterie extérieure, que j'avais laissée toute la nuit à charger, et que j'avais vu quelques heures auparavant, n'était plus là.
Un campeur avait décidé de l'emporter. Et, avec elle, toute la confiance que je portais au genre humain. Bon, le peu qui me restait.
J'étais intimement convaincu que les personnes, à la montagne, soient meilleures.
Peut-être étais-je trop redescendu??

Accroché à la batterie, un câble sans trop d’intérêt mais aussi une prise qui permet de brancher tous mes appareils, à travers un câble USB, au courant. J'étais dans l'impossibilité de recharger mes appareils.
Mon Ipod, qui me permettait de me sentir moins éloigné de mes proches en ces jours difficiles et en même temps d'écouter la musique que je NÉCESSITÉ, surtout en ces moments durs, des jours cloué au matelas, allongé dans une petite tente, seul, avec le déluge dehors..
Mon Ipod ne pouvait plus être rechargé.
Je mets mes vêtements imperméables et je pars, en stop, à 25km, à Figueres, la ville la plus proche.

C'est pas évident.
Très peu de voitures passent par cette route, et celles-ci m'ignorent.
Après 30 minutes, un monsieur se propose de m'emmener deux villages plus loin..pas grand choses mais, en effet, une fois là-bas j'ai vite trouvé un passage d'un très gentil couple hispano-français jusqu'à Figueres.

Une fois dans la ville je cherche la prise.
C'est vite fait.
Ensuite la batterie. Pas moyen d'en trouver.. Bien trop petites et trop chères, tandis que sur internet on en trouve de vraiment pas chères.
Tant pis, je suis presque au bout et à Barcelona Mariona en a une à moi que je peux récupérer.
Je dois juste tenir bon jusque là..

Je passe une visite dans une clinique médicale où, à un très fort prix, je découvre ne rien avoir dans les tests de l'urine et la prise de sang.

Je rentre au camping, en bus cette fois.
Je suis fatigué et me sens très faible, mais je n'en peux plus de rester allongé dans ce camping..3 ou 4 jours..et en plus on s'était permis de voler mes affaires.

Le matin suivant, sous la pluie, je range mes affaires, j'attends qu'elles sèchent et ensuite je prends la route.
Je ne me sens pas en forme mais je sais qu'il faut y aller.
C'est dur.
J'ai du mal à monter avec mon gros sac, malgré le fait d'avoir jeté quelques choses et de ne rien avoir de provisions.
C'est dur, mais j'y arrive.
Je passe le col et rejoins l'autre ville, où il y a un autre camping.
Plus petit, plus sympa, c'est bon pour la nuit..
Cela m'a fait du bien, de marcher, malgré tout. Je me sens mieux.

Le jour suivant je repars sous la pluie, traverse le village de Maçanet de Cabrenys et vais en direction de la Jonquera.
Il pleut assez, je fais une petite pause dans un café à la Vajol, je discute avec les propriétaires.
Ils voient beaucoup de marcheurs tous les jours.. le GR11 passe en face de chez eux..mais quand je leur ai appris que voilà presque quatre mois que j'étais en train de marcher et de vivre sur la route, seul, ils ont halluciné et rêvaient à voix haute de ce que ça pourrait être autant de liberté en un seul coup..surtout le fils..

Il pleut encore plus qu'à mon arrivée lorsque je reprends la route, imperméabilisé par des habits de dernière génération et avec le soleil dans le cœur.

J'avance encore environ deux heures, jusqu'au monastère de Santa Eugènia, où un porche me faisait des promesses d'une nuit calme et sèche.

Une voiture arrive peu après, tandis que j' installais mes affaires.
La femme me dit être la gérante de cette structure privée.
Le monastère est en fait devenu une salle de fêtes.

Elle me dit que il n'y a aucun problème si je reste et me demande si j'ai besoin de quelque chose.
"Non, merci, j'ai tout ce qu'il faut! Mais c'est gentil!!"
Elle me dit que dans le soir des personnes viendront et me salue.

Pendant que je préparais mon dîner voilà que une voiture se pointe en face de l'ancienne abbaye.
Deux hommes descendent de la voiture.
Ils viennent faire un tour pour organiser celle que le lendemain sera la fête pour les 40 ans d'un ami à eux.
Ils me racontent que leur ami devra d'abord faire une sorte de chasse au trésor dans les villages des alentours et ensuite ils termineront avec un concert d'un groupe et une fête dans le vieux bâtiment.
Pas mal, l'idée!
Ils m'offrent une bouteille d'eau, cette fois je ne refuse pas.
Ça me permettra de me laver les mains et les dents avant de me coucher.
Tout au long de la soirée une vieille chienne de campagne me tiendra compagnie. En regardant bien son ventre je me rends compte qu'elle a une grosse tumeur à un mamelon. J'essaye d'être le plus gentil possible avec elle..

Le matin suivant je repars et arrive à la Jonquera.
Ici, sur conseil de ma mère, j'achète des vitamines et des sels minéraux, pour me remettre en forme après ma forte débilitation. La seule chose qui s'en approche disponible dans cette pharmacie sont des tablettes qui se fondent dans l'eau et la transforment en une boisson énergétique.
J'achète de la nourriture et continue..
J'ai toujours plus la forme, et je ne peux que m'en réjouir.
C'est très frustrant d'avoir envie de faire quelque chose, de le demander à ton corps et de n'avoir que une réponse très faible en retour. Je suis très content et reconnaissant à mon corps même pour n'avoir eu que quelques jours de défaillance.
La montée est dure, sous un soleil très fort, parmi les chênes-liège qui s'élancent entre les arbustes, noirs et nus, vers le ciel, en mémoire d'un très gros incendie survenu en 2012..







Une fois en haut du col, voilà qu'il se passe quelque chose de très fort: au fond, visible, la Mer Méditerranée!!
Cette vision me donne un élan de adrénaline qui me donne à son tour envie de rejoindre la mer ce jour même!!
Tout de suite après, je vois le couple d'allemands devant moi: je les avais récupérés après les jours d'arrêt que j'ai eu!
Ils avaient aussi perdu un jour de voyage car ils se sont perdus et ils se sont retrouvés en France avant de s'en rendre compte. Ils sont beaucoup plus à l'aise dans la marche après les kilomètres parcourus.

J'avais prévu de m’arrêter à Requessens. Une fois rejoint le village, je décide de continuer.
Je veux voir si, maintenant que j'ai retrouvé une partie de ma forme, je peux arriver à la mer le jour suivant, en marchant toute la nuit!






Entre Requessens et Els Vilars il faut traverser une jolie forêt de chênes-liège..



Pendant que je passe près d'une construction faisant partie d'un ancien hameau abandonné, je vois avec le coin de l’œil une ombre qui bouge dans les ruines d'une maison en pierre..
Je m'approche et avec une grande surprise je vois une vache!
Quelle surprise de la voir là!
C'est bizarre, presque comique! Je prends une photo et repars avec le sourire, la musique dans les écouteurs..


Mais il y a quelque chose qui cloche: que faisait là cette vache??
Je n'en ai vu aucune autre dans le coin..et dans cette forêt il n'y a rien à manger pour elle..
C'est bizarre, je décide de retourner sur mes pas..
J'approche encore plus.
La vache était là où une fois il y avait un plancher..maintenant, il ne restaient que les poutres, qui passaient le long de ses flancs.. Mais attends!!!!! C'est un veau cette ombre qui est juste sous elle, qui se cache dessous sa mère..
Toujours plus bizarre.. je choisis donc de rentrer par l'autre porte sur la gauche et de m'approcher du museau de l'animal.
J'enlève doucement mon gros sac et je m'approche.
L'animal est effrayé.
Il veut s'échapper, mais les poutres parmi lesquelles il s'avère être coincée le lui empêchent.
J'ai donc la confirmation que j'attendais: elle est bloquée là!
Je dois faire quelque-chose!
Mais comment sortir un animal qui pèse presque une tonne d'une maison en ruine?
Elle a très peur, si elle bouge trop elle risque de faire tomber une partie des vieux murs, ou des vielles structures en bois, en nous blessant tous.
Alors comment faire??
Dans l'espace de une seconde j'avais déjà, instinctivement, trouvé la solution..
Je m'approche de son museau, tout doucement.
Elle a peur mais comprend que je veux l'aider.
Je fais doucement.
Je déplace la pierre qui bloquait une extrémité des poutres.
Tout doucement.
Heureusement que les mites ont grignoté son intégralité en la rendant bien plus légère!
C'est bon, j'arrive à enlever une poutre.
J'attaque la deuxième.
Tout doucement.
L'animal essaye de sortir mais elle ne peut toujours pas, alors voilà que j'arrive à enlever aussi la deuxième poutre.
Enfin, la vache noire se tourne et d'un bond inspiré par tout son instinct de survie elle franchit le mur et se retrouve dehors!
Elle part, et son veau avec elle, vers la direction de où je suis arrivé.
Je ne peux pas retenir les larmes en les voyant partir.
Et la tension accumulée en si peu de temps est vite relâchée.
J'ai même cru voir que, une fois parcourus une cinquantaine de mètres, la vache s'est tournée vers moi avant de rentrer dans la forêt.


Je suis dans un drôle d'état mais je reprends la route.
Bientôt le soleil ne sera plus là.




Je prends un raccourci non balisé qui me mène au milieu des champs, tandis que la lumière disparaît.
Je rejoins le village de Els Vilars alors que il n'y a plus aucune lumière.
Les seules présences que je puisse noter sont les chiens qui aboient quand je passe en face de leur propriété.
Une petite pause à la source de la ville et c'est reparti, à la frontale!

Je parcours un des morceaux les plus sauvages de tout le GR11. Peu de kilomètres mais mal balisés, sur un tout petit chemin et, en contrebas, une rivière.
J'essaye de bien suivre le chemin.
Des bruits entre les arbres me rappellent que la nuit est la période la plus animée dans une forêt..

Je retrouve la route.
Et bientôt le goudron, aussi.
Privé de l'intérêt de l'activité de marche suite aux conditions du chemin, je cherche à trouver une façon pour recommencer à y prendre du plaisir. Il y a un côté positif dans le fait de marcher pendant six kilomètres le long d'une route nationale qui évolue en milieu rural-montagneux: il n'y a pas besoin de lumière!
Le simple fait de suivre la ligne blanche sur le goudron me permet d'éteindre ma frontale quand il n'y a aucune voiture à l'approche et de la rallumer quand rarement il y a du passage.
Ce qui me fait épargner des batteries de la frontale et en même temps me donne le plaisir d'être pratiquement dans la Nature, sans lumière, en plein milieu d'une sombre nuit où la Lune est presque neuve et n'éclaircit presque pas.
Mes yeux s'habituent au manque de lumière et j'y vois toujours mieux.
Jusqu'au moment où je vois quelque chose bouger parmi les arbustes de l'autre coté de la route que je suis en train de remonter.
Puis, une ombre sort..
Je suis très attentif.
Je crains que ce soit un chien sauvage qui pourrait m'attaquer.
La taille y est..elle vient vers moi.
Je me force de garder mon sang froid.
"Ne bouge pas!", je pense.
Des secondes interminables et je décide d'allumer ma lampe.
C'est un sanglier, et derrière en voilà deux plus petits, sans doutes ses petits.
Ils passent juste en face de moi, à un mètre, ensuite traversent la route et remontent la pente de l'autre coté de la route avec une agilité que jamais je n'aurais pu soupçonner, me laissant à nouveau seul, avec les battements de mon cœur fortement accélérés.

Je prends une pause, mange un bout et repars.

je verrai une autre ombre sur le coté de la route, plus tard, mais quand j'ai allumé ma frontale, elle a disparu entre les arbustes.

J'arrive à marcher encore deux heures,mais à 1h du matin je n'en peux plus, je suis épuisé.
Je monte ma tente dans le seul endroit possible, en pente et dans un endroit balayé par un fort vent.
Je ne ferai que quelques heures de pause et avant le lever de soleil j'aurai déjà repris mon chemin.

Une fois à Sant Quirze de Còlera je reprends une route goudronnée sans intérêt.
Je passe un village, Vilamaniscle, où je peux prendre un petit déjeuner et être témoin de l'atmosphère joyeuse d'un dimanche dans un petit village entre la campagne et la mer..


La mer, la voilà, enfin, devant moi!! J'ai rejoint Llançà!!

Ici, J'appelle Mariona et Miky.
Au début on aurait du se voir près du Cap de Creus, lors de mon arrivée..avec Gemma et Nùria aussi, les jeunes médecins avec lesquelles j'ai parcouru une partie du début du GR11..
Mais mon accident de santé m'a fait perdre plusieurs jours, je n'aurais donc pas pu rejoindre la fin du GR 11 pendant le week-end, comme je l'avais prévu dans les journées précédentes.
Grâce à mon sprint final, j'étais à Lançà, sur la mer, à 15 km de Cap de Creus, le dimanche!
Comme il est trop tard pour rechanger de programme, et tout le monde a prévu autre chose, je décide d’arrêter ma course et prendre mon temps, et donc d' arriver un jour plus tard.
Cependant, Mariona et Miky avaient quand même décidé de venir rendre visite à une amie à eux à la mer, près de la frontière française, et quand je les appelle il se trouve qu'ils soient à Llançà aussi!

On se voit une heure dans un bar, ensuite on se donne rendez-vous quelques jours plus tard à Barcelona et tout le monde repart sur sa route..








Il me reste encore la toute dernière partie, avant de pouvoir tremper mes pieds fatigués dans la Mer Méditerranée..