sabato 30 maggio 2015

Oviedo


La Pola Siero, le 30 mai 2015

Dire que j'ai passé deux jours intenses est vraiment peu dire !!

Oviedo.. 

La grande ville..ça m'a fait vraiment bizarre d'être dans une ville si grande.. 

J'y suis arrivé par la campagne, et grâce aux conseils d'un pèlerin suisse avec lequel j'ai eu une fort agréable conversation près d'une fontaine, j'ai fait un détour en arrivant sur Oviedo depuis la colline qui se trouve au Nord, le Naranco.

J'ai pu apprécier de magnifiques structures préromanes classées patrimoine de l'humanité (que Augustin m'avait conseillé de voir lors de notre conversation à l'auberge de Bodenaya).

Avec plaisir je mets fin à cette longue journée de marche sous le soleil, où j'aurai parcouru 30 km avec un joli dénivelé.
Je rencontre Melissa, l'étudiante autrichienne qui a accepté que je passe deux jours sur un matelas dans son salon. 
Elle est occupée car le lendemain elle a son dernier examen, mais on arrive quand même à discuter un peu..je prépare un risotto et voilà apparaître Lukas, son coloc sud-tyrolien.. On mange ensemble et après quelques mots on se rend compte d'avoir une grande passion en commun : la montagne.
Il grimpe aussi et, mieux que dans le meilleur de mes rêves, on organise pour aller grimper ensemble dans une vallée pas loin le jour après ! 

Je me couche très content, car j'ai aussi pu avoir mon beau frère et mon petit monstre de neveu en appel vidéo.

Au réveil je suis vite actif et désireux de profiter à fond de ce jour à Oviedo.

L'escalade, à laquelle participaient aussi deux de ses camarades s'est très bien passée..on a eu un bon soleil, le cadre était magnifique et les voies très jolies.


J'ai pris du plaisir à escalader cette roche calcaire, similaire à celle que on peut trouver à Barcelona ou dans le Vercors..



J'arrive à prendre quelques jolies photos de mes compagnons d'aventure..






On rentre donc à Oviedo vers 16h30, satisfaits, mais avec Lukas on s'est trouvés : on n'arrête pas de parler de montagne..ses récits d' ascensions de montagnes lointaines me donnent des idées pour des variations à l'itinéraire que j'ai prévu pour mon voyage et mon envie de montagne est maintenant intenable !!

Seulement, le soir même commence  une célébration qui m'a rappelé les bons vieux temps..
C'était en fait le dernier examen pour la plupart d'entre eux et beaucoup, en tant qu'Erasmus, rentraient chez eux.
J'ai l'habitude de boire un peu de vin , mais les temps universitaires sont bien lointains pour moi.. j'ai donc eu droit à la plus grosse cuite des dernières années, sur laquelle je préfère survoler..

C'est donc frais comme une fleur sur laquelle se lève le soleil qui met en évidence une rosée de rhum et jus d'ananas que je prépare mon sac.

Je ne boirai plus !! (jusqu'à la prochaine..)

Quelle horreur, le sac semble faire le double de son déjà monstrueux poids.. 
En plus, une fois devant la cathédrale d'Oviedo je me rends compte de ne pas avoir la trace du Camino entre Oviedo et Villaviciosa. Ce qui signifie que, en l'absence de signalisation dans le sens dans lequel j'avance, j'aurais eu vraiment du mal à parcourir le Camino.
Je quitte donc Oviedo sans mon proverbial sourire.

Mais ça ne va pas durer longtemps..

Je fais une pause pour essayer de restaurer un peu la vie dans mon corps abîmé par les excès de la veille.

-Vous avez de la tortilla de patates ?
-Oui, bien sûr!
-Alors mettez moi en une tranche..non, deux..

J'ai d'abord été surpris de me voir verser un verre de jus d'orange, sans l'avoir demandé..mais en payant je me rends compte que la jeune femme qui m'a servi ne m'a fait payer que un morceau.
Je lui dis que j'en ai pris deux, mais elle me dit doucement, presque entre nous, que c'était fait exprès et que je ne devais payer que un morceau.
Cet acte, sans doute inspiré par ma condition évidente de pèlerin et la tête que j'avais de bien galérer, m'a fait vraiment chaud au cœur. Le premier depuis le départ.

J'ai parcouru le bord de plusieurs routes, la musiques dans les oreilles dans la tentative de couvrir le bruit des voitures..

Je regardais ma carte et me créais mon propre chemin, qui m'a quand même mené où je le souhaitais même si avec quelques kilomètres en plus et en marchant presque tout le temps sur la route.

L'important c'est que je sois ici, à La Pola Siero, que mon ventre soit plein, que j'ai repris la route et que le gardien de l'auberge de pèlerins où je passe la nuit, Antonio, m'a bien renseigné sur l'itinéraire qui m'attend demain.

Je vais enfin essayer de récupérer les énergies consommées pendant mon jour de "repos"..

mercoledì 27 maggio 2015

Le plaisir d'être pèlerin parmi d'autres pèlerins

San Juan de Villapañada, le 27 mai 2015

En quittant Tinéo, j'ai d'abord bien profité pour escalader un peu le mur de grimpe du centre sportif municipal, qui se trouvait d'ailleurs sur mon chemin.

Je prends des chemins de campagne, mais me rends tout de suite compte que quelque chose ne va pas à mon genou droit.
J'essaye de garder la bonne humeur.

C'est d'ailleurs comme ça que j'apporte un vent de positivité dans ce que je croise.

Je crois que mon sourire soit le meilleur apport que je puisse faire à ce monde.

Combien de choses changent avec un simple sourire..

Je me rappellerai tout le temps de cette phrase lue sur la carrosserie d'un Tuk-Tuk de Sri Lanka: "Peace begins with a smile".

Et ce sourire je ne le refuse à presque personne..

Je salue poliment et affectueusement tous ceux que je croise..quelqu'un répond sur le même ton et entame un discours, quelqu'un a plus de mal à briser les murs que nous bâtissons autours de nous pour nous protéger d'un contact que l'on pourrait considérer intrusif venant d'un inconnu.
Mais tous repartent avec ma charge de positivité, qui les accompagnera dans leur chemin et se reversera sur leurs futurs interlocuteurs.

Après à peine 12 ou 14 km je passe en face de l'auberge de Bodenaya, qui m'avait étée conseillée par plusieurs autres pèlerins.
Je salue les pèlerins assis dehors mais continue.. Je n'ai pas assez marché..
Mais après 100m, je reviens sur mes pas, et m'arrête à l'auberge. Je veux voir si c'est si bien, et je n'en suis pas à quelques kilomètres près..

L'ambiance est amicale, surtout avec le gérant, David.
Il est végétarien, aussi.. Et a beaucoup voyagé. On a aussi plus ou moins le même âge.
Contrairement au fonctionnement des autres auberges, où chacun pense à satisfaire ses propres besoins séparément, David prépare un dîner pour tous (option végétarien et sans gluten pour moi..) et on se met tous d'accord pour une heure à laquelle le matin suivant David nous aurait réveillé avec de la musique. Malheureusement je n'ai pas été écouté, avec Vero, quand on a proposé midi.
Mais heureusement que il en a été de même pour la proposition d'un autre pèlerin flamand qui proposait 5 heures du matin!
Nous avons enfin étés tous réveilles à 6h30, et le café a un peu aidé à reprendre la route, en quittant David et sa bonne énergie..

Cette nuit en auberge m'aura dispensé de magnifiques et profondes conversations.
Avec tout le monde, car on a dîné ensemble, mais surtout avec 3 personnes : Augustin, un franco-espagnol sur la quarantaine avancée qui a beaucoup voyagé, surtout en Inde, et avec lequel j'ai eu une longue conversation qui a touché tous les arguments, Alexander, un fort allemand qui venait de prendre son temps suite à la vente de son activité et qui envisageait de investir son temps de la meilleure des façons, et Vero, une jeune femme espagnole toute douce qui passe ses vacances sur le Camino en rêvant de s'évader pendant plus de temps de sa vie ordinaire.

La nuit suivante, après une étape de longueur moyenne, je la passe dans une autre auberge de pèlerins, à San Juan de Villapañada, juste en dessus de Grado.
Le fonctionnement de la structure est plus traditionnel mais il n'en est pas autant des rencontres que j'y fais.
Je suis d'abord envahi par la bonne humeur comique d'un groupe de retraités d'Andalucia mais transplantés à Barcelona..
Puis par la chaleur et la bonne discussion d'une jeune femme espagnole, Cristina, infirmière à Dublin.
Voilà le tour de un danois dont je n'ai pas pu retenir le nom trop compliqué, d'un israélien, d'un sud-coréen, d'un autre Andalou, cette fois jeune, et enfin de Brandon, un jeune homme de Boston, bien éveillé et qui possédait une attitude très humble qui le mènera loin et lui permettra d'apprendre beaucoup dans la vie.
Ils ont tous étés touchés par mon projet mais lui en particulier. J'ai été content quand il m'a dit que ce que j'étais en train de faire l'avait inspiré.
Si en plus de me faire plaisir et de m'aider à comprendre cette vie ça fait réfléchir, tant mieux, non?

Et Gwen, une bretonne très profonde que j'ai eu beaucoup de plaisir à connaître, m'a interpellé avec son histoire personnelle et ses récents choix de vie.

Que vous puissiez tous avoir un merveilleux chemin !!


Séb 

lunedì 25 maggio 2015

Tinéo..rage, confort, repos..

Tinéo, le 25 Mai 2015

Je me réveille dans la grande salle où les lits superposés sont entassés les uns sur les autres, et malgré la fatigue, ma mission de faire l'appel vidéo avec ma famille et le rendez-vous que j'avais pris la veille rythment les premiers moments de ma journée.
Je prends un petit déjeuner assez pauvre (les restes de riz complet et légumes du soir précédent) et je me mets en route, en souhaitant à tous les pèlerins qui partaient dans la direction opposée un "Buen Camino", surtout car je sais qu' une étape très jolie les attend.

Je croise quelques pèlerins lorsque je marche le long d'une route de campagne..avec quelques uns je blague et on se marre bien, les autres en vrai me donneront un conseil sur une auberge dans la ville, dans laquelle j'ai décidé de m'arrêter le jour même.



Tinéo, une ville un peu plus grande où il est plus facile que la connexion internet me permette de faire ce fameux appel.

Je les remercierai plusieurs fois dans ma tête pour ce conseil, une fois arrivé dans l'auberge qu'ils me conseillent.

Avec plaisir je quitte la route et prends un chemin qui passe à travers les forêts et monte en haut d'une colline.
Ici je ferai une rencontre qui me laissera dégouté pendant plusieurs heures.

Je vois quelqu'un s'approcher..non, pas de gros sac à dos, ce ne sont donc pas des pèlerins..
Ce sont un homme et une femme, avec deux adorables Beagle.. je salue poliment et je n'ai aucune réponse.
Les chiens viennent vers moi, me sautent dessus, ils veulent jouer..je les caresse et ensuite je reprends ma route.
Ils me suivent, ils veulent venir avec moi.
Je les ramène au propriétaire, mais un d'eux repart.
Il le suit, l'attrape par la queue, le chien pleure fort..deux autres pèlerins arrivent, ce sont des français..je parle avec eux mais n'arrive pas à me concentrer, ce que j'entends à coté me rend dingue.
Ensuite, ce gros tas de lard, mal élevé, haineux et avec le q.i. et la sensibilité d'une lampe de chevet lui passe une corde de nylon, de celles pour étendre le linge, autour du cou, comme laisse et collier en même temps.
Ce barbarisme me retourne.
Je ne vais pas discuter maintenant de la pratique qui veut que pour se sentir plus virile ou juste pour s'amuser, l'on arrive à faire du mal et tuer des autres êtres vivants, mais la façon de traiter leurs "instruments" me révolte.
Je suis pour la non violence, et chacun est libre de faire ce qu'il veut, du moment où il ne fait pas de mal à d'autres.
Voilà, en ce cas là je suis arrivé très près de rendre à cet individu qui avait évidemment raté d'évoluer d' homme des cavernes à homme sapiens sapiens, sa propre monnaie.
Et si ça se trouve je l'aurais fait si ça avait arrangé quelque chose, mais malheureusement ça n'aurait rien changé et les lois de cette société pourrie ne le puniront pas.
Je me console en pensant que l'équilibre qui règle l'existence de nous tous sur cette planète lui présentera l'addition pour ses actions un jour où l'autre.
Les chasseurs sont vraiment des trous du cul.
Mais après quelques heures de haine, je retrouve la paix.

La haine génère plus de haine, la violence génère encore plus de violence..L'amour génère encore plus d'amour..quel est le meilleur investissement de nos propres énergies???

Je rejoins Tinéo et je suis surpris de voir cette auberge, dont je parlais plus haut.
C'est à l'intérieur d'un hôtel quatre étoiles, ils ont fait des travaux et transformé en auberge pour pèlerins ce qui était un Spa.
Les lits sont neufs, ils sentent bon, les salles de bain aussi..tout en bois..il y a même un hammam qui marche deux heures par jour!! Et pour le même prix du jour avant!!!
Je peux enfin avoir toute ma famille en vidéo et ça me fait un plaisir fou, tout comme à eux.
Seul inconvénient: pas de cuisine.
Et c'est dimanche, donc aucune façon d' acheter de la nourriture.
Dans plusieurs bars on me regarde bizarrement quand je demande de la nourriture végétarienne et sans gluten, mais enfin dans le dernier je peux consommer le plat auquel je suis tellement habitué, le seul que je puisse manger dans un bar: tortilla et salade.

Je me prends soin de moi, de mes pieds qui ressentent les derniers jours de marche et de descente,surtout..
je me promène dans Tinéo..et le soir je me rends compte que dans le complexe sportif il y a un mur d'escalade! Je suis aux anges!
Je réserve donc une autre nuit dans cette magnifique structure et me prends un jour de repos, pour escalader, reposer les pieds et les jambes, et profiter de l'ordinateur de la bibliothèque depuis lequel j'écris maintenant pour charger toutes les photos que j'ai prises avec mon appareil photo depuis mon départ de Santiago.

Hier, malheureusement, je me suis assoupi juste pendant les deux heures d'ouverture du hammam, pendant que je soignais un début de tendinite avec l'électro-stimulateur que je transporte.

Aujourd'hui je ne perdrai pas cette fantastique occasion!!

Et demain je repartirai, refait, en direction de Oviedo, où je passerai deux jours chez une fille très sympa que j'ai connue à travers le réseau de Couchsurfing.

En attendant, de gros bisous à tous, et n'oubliez pas de rêver!!

Séb

Enfin la montagne!

Campiello, le 23 Mai 2015

3 jours de marche en Asturias.

Les meilleurs jusqu'à présent.

Depuis mon entrée dans le Principado de Asturias je ne fais que de rester bouche béé devant le spectacle duquel je suis l'unique spectateur.. Galicia est très jolie et je suis sûr qu' elle a plein de monde qui en apprécie comme il le faut ses nombreuses qualités..
Mais, sans vouloir vexer personne, ce n'est pas pour moi.
Au moins..je l'ai traversée avec plaisir, en ai apprécié l'hospitalité, les produits locaux, les gens..mais comme il est maintenant clair je crois, j'ai un PETIT penchant pour la montagne, voilà pourquoi les trois dernières étapes m'ont tellement plu..
Enfin ça monte, enfin des vues à 360 degrés, enfin de la transpiration qui goutte copieusement de mon front pendant que j'essaye de ne pas me fouler une cheville sur les chemins de montagne..
Il est hors de doute que celui ci soit le milieu dans lequel j'aime avancer, les difficultés que j'aime affronter..
Hier le parcours prévoyait de redescendre à 200m au niveau d'un très joli barrage, ensuite le rêve : 800m de montée sans arrêt, dans une forêt de pins, avec cette odeur caractéristique qui me rappelle le midi français.








J'arrive en haut, non sans en baver un peu quand même (je rappelle ici que chaque pas je le fais pour moi mais aussi pour "The Monster", avec son lourd poids synonyme de liberté)..


Le vent souffle fort en haut, la présence de nombreuses éoliennes en est la preuve (un pèlerin m'a dit qu'il y a du vent car ces gros ventilateurs sont allumés..quand ils les éteignent le vent cesse..).
Je redescends d'une centaine de mètres et traverse un village de quelques maisons, où je dois exclamer fort un "Hola !!" en face de la seule fenêtre ouverte pour que ses habitants sortent et m'aident à solutionner mon problème de carence d'eau.



 Je rejoins donc Berducedo après 1100 mètres de montée et plus de 600 de descente.


Le repos est indispensable car chaque jour c'est reparti.
Mais pas avant avoir échangé avec ceux qui partagent l'auberge avec moi.  
J'en sortirai avec un superbe itinéraire qui me permettra de passer par le Parque Naturel des Picos de Europa, en faisant une déviation du Camino del Norte.

L'étape suivante comprend la variante dite "de los Hospitales", qui m'avait été conseillée plus tôt par des pèlerins, qui l'avaient décrite comme magnifique si tu as de la chance d'y passer un jour où il fait beau..


J'ai eu de la chance ??


Je passe la journée entière en relation intime avec les reliefs qui m'entourent et la végétation qui les recouvre. Je me sens pour la première fois faire partie du décor, prendre ma place parmi ces pierres, ces feuilles, ces fleurs..



Je serre virtuellement et affectueusement à moi ces lointaines courbes que forme l'horizon, dont les parfaites proportions me font penser à une jolie femme..





Une fois monté au sommet, à Puerto del Palo (1140m, je me trompais au sujet du point le plus haut du Camino..), je prends la déviation qui me fera prendre la variante.

Le chemin suit de douces crêtes balayées par de forts vents et jamais de ce voyage la vue n'a eu autant de liberté de se promener..







Ça monte doucement, les indications du parcours sont de petits poteaux en bois..
Je ne peux me retenir, je hurle ma joie à une vallée entière..



Une forte énergie me remplît..
L'effort physique devient plus facile à soutenir.
Dans ces conditions je peux avancer des jours entiers..ici c'est chez-moi..



Je recouvre de bonnes ondes les personnes qui comme moi ont eu la chance de participer à cette magnifique représentation de la grandeur et de la puissance des éléments naturels..

J'abandonne le chemin tracé pour aller tout en haut.
Je crie à nouveau.
Une énergie ancestrale coule en moi.

Maintenant des troupeaux de vaches partagent avec moi ces paysages.
Je me surprends d'ailleurs à les trouver, assises, en train de fixer l'horizon..


Je vois un point noir dans le ciel, au loin.. Je sors mes jumelles et essaye de comprendre à quel rapace j'ai à faire.
C'est là que de ma droite apparaît majestueuse une mère faucon, énorme, suivie de trois petits.. Le dernier prend le temps d'étudier ma silhouette du haut, en tournant plusieurs fois autour de moi.. 
Des perles se forment entre mes paupières..


Je suis reconnaissant à la vie de me faire participer à ce spectacle, heureux d'être ici, d'avoir suivi cette voix qui m'a demandé de tout quitter pour parcourir de mes propres forces les endroits naturels les plus beaux..
J'ai mérité par la sueur ces émotions que des pixels ne peuvent pas reproduire.



Pendant que je vis ça, ma famille est réunie pour le mariage de mon cousin Benjamin, et j'aimerais tant être avec eux, mais c'est le prix à payer pour être ici.. Les personnes que tu aimes sont toutes loin..

Le mieux que je puisse faire est d'enregistrer une vidéo et essayer de leur faire parvenir. Et faire un appel vidéo avec toute la famille réunie. Cela devient ma mission du jour.

En redescendant vers la civilisation, je croise un couple d'allemands. On prend 10 minutes pour discuter avec plaisir et passion de nos projets de marche.
Elle me dit que malgré qu' elle ne soit pas croyante, elle priera pour moi une fois arrivée à Santiago, pour que je puisse accomplir mes rêves, pour que je puisse arriver si loin comme je le souhaite.
Ça me fait très plaisir.
Personne peut comprendre mes projets de voyages à pied comme le peuvent ces pèlerins qui sont dans une aventure similaire..
La borne de la déviation (je l'avais à la fin)

Le premier village, Borres, où j'aurais dû terminer ma journée de marche, n'a pas de points d'accès à internet, je continue donc 4 autres km (30 y passeront au total, avec un dénivelé positif de 600m et un négatif de 1050m) jusqu'à Campiello.
Ici il y a internet mais la lenteur de la connexion me fait passer des heures entières de tentatives pour ne réussir qu' un très rapide appel au portable, pendant lequel on prend rendez-vous pour demain à midi, pour un appel vidéo avec toute la famille.
Je profiterai de la présence d'une ville un peu plus grande sur mon chemin, Tinéo, où sans doute la connexion me permettra de participer l'espace d'un moment à ce joyeux événement.
D'agréables conversations avec les pèlerins qui occupent la même auberge que moi rempliront tous les espaces libres de l'après midi.

Quelle journée intense! Le coeur battant encore fort, les pieds gonflés et le sommeil augmenté par le vin espagnol avec un très bon rapport prix-qualité, je m'apprête à passer une autre nuit rythmée par les ronflements de plusieurs pèlerins crevés de fatigue..

Buenas noches, Asturias..

Voilà les photos que j'ai prises depuis Santiago!!


En quittant Santiago







 L' emplacement de ma tente le premier jour

Vers Melide













Vers Lugo


Ma tente le deuxième jour


Coucher de soleil dans la tente








Lugo













Vers Fonsagrada









Fonsagrada

Vers Grandas de Salime


Le passage en Asturias

Petit moment de repos dans une chapelle